Priez, c'est bon pour la santé !

Cette journée resterait à jamais gravée dans la mémoire de Kado. Non seulement ceux qui le harcelaient étaient malades et donc, coincés chez eux, mais en plus, le jeune homme n'avait eu aucun autre problème ce jour-ci. Le vent avait beau souffler fort et les nuages noirs menaçaient peut-être de déverser des torrents, il n'y avait rien qui pouvait mettre son moral à zéro. A part, peut-être, une attaque de Tokoris près du Temple...
Kado se dirigeait justement vers celui-ci. Prudent, il observait les alentours avec beaucoup d'attention. Les cours étaient finis pour aujourd'hui et, comme à son habitude, il allait prier. Encore fallait-il qu'il n'y ait personne pour le surprendre...

*Je me demande quand est-ce que je verrais d'autres Hakoron...*

Kado arriva enfin aux environs du vieux temple et eut un sourire serein en posant son regard sur celui-ci. Il continua de s'approcher mais s'arrêta quand il aperçut une silhouette sortant de l'édifice.

Mey sortait du temple après être aller le surveiller comme à son habitude.
L'heure du coucher de soleil aprochait, mais on ne le voyait pas à cause des sombres nuages des environs.
Mey ferma les yeux et s'arretta un moment pour admirer la sensation du vent sur son visage.

*Pas de Tokoris aujourd'hui...*

Il était rare que le jeune fille n'en croise pas un seul en une journée entière.
Elle réouvrit les yeux, fit un sourire et dit :

-Temps mieux !

C'était une jeune fille qui sortait du temple. Elle n'avait pas l'air d'être d'origine japonaise : ses yeux n'étaient pas bridés. Du moins, à la distance où il se trouvait, il en avait l'impression. Ses longs cheveux étaient lisses et bruns, et flottaient dans le vent qui commençait à se calmer. Kado s'approcha calmement sans quitter des yeux la demoiselle qui ne l'avait pas encore remarqué. Arrivé à moins de trois mètres, il put confirmer qu'elle n'avait rien de japonais (à part peut-être la taille svelte).

-Bonjour ! Sympathique cette journée, non ? Lança-t-il à l'adolescente avec un sourire engageant.

Tout en continuant à la dévisager, Kado se demanda la raison de la présence de cette personne près du temple. Il n'était pas si facile à trouver à sa connaissance, et même à lui, qui venait très souvent, il lui arrivait de se perdre... Etait-elle une habituée, tout comme lui ? Dans ce cas, pourquoi ne l'avait-il pas vu avant, lui qui s'y rendait toujours à la même heure ?...

Mey le regarda et répondit :

-Bonjour. Mmmm... Je ne t'es jamais vu par ici, alors que j'y passe beaucoup de temps, tu es nouveau à Tsuki ?

L'Ogatsu avait l'habitude des nouveaux arrivages qui voulaient voir ce temple et les mettait en garde quand elle en croisait.

Kado se sentit légèrement mal-à-l'aise en entendant la remarque de la jeune fille mais fit de son mieux pour ne pas le montrer. Il était vrai que ça pouvait être bizarre qu'un simple humain se retrouve à Tsuki, et il se tata s'il devait ou non tout lui raconter. Finalement, il obta pour une révélation partielle.

-Oh, ça m'arrive de venir au Temple pour prier mais... c'est quoi exactement, 'Tsuki' ? Demanda-t-il avec un regard innocent.

S'il n'avait pas réagit à l'énonciation de 'Tsuki', la demoiselle se serait douté qu'il n'était pas qu'un simple japonais. Au contraire, en jouant l'ignorant comme il venait de le faire, celle-ci pouvait croire qu'il avait attéri dans le monde de Tsuki par hasard. Même s'il se demandait si ce n'était pas un peu trop tard pour jouer les tourristes perdus...

-Je m'appelle Furukawa Kado, dit-il en se penchant légèrement en avant comme le voulait la coutume nippone, et toi tu es ...?

-Je suis Mey Aka, l'Ogatsu du vent. Enchanter.

Elle fit alors une petite révérence.
La jeune fille réfléchit un peu et lui répondit froidement :

-Tsuki est une sorte de petit monde parallele à la terre et en opposition au monde des Tokoris... Si tu n'es pas d'ici, je te conseille vivement de partir. Ca peut-être dangereu...

Mey n'avait pas peur de révéler qui elle était car elle avait tellement l'habitude qu'on l'attaque, qu'un de plus ou un de moins ne changait pas grand chose.